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Ils auraient 80 ans mais ils restent très agiles derrière les platines. «Papi Jumper», le duo de DJ’s
hard dance originaire de la province de Namur, est partout cet été.
La semaine, Marcel et Hippolyte somnolent à la maison de repos. Le week-end, les octogénaires
écument les soirées de la région, officiant derrière les platines sous le nom de Papi Jumper. Il faut voir
comment leur musique – plus EDM que musette – remue les foules, leur offrant au passage une
nouvelle jeunesse. C’est que les papis sont résistants. Ils tombent vite la canne, la tribune et le peignoir
pour sauter en tous sens, en sandalettes et chaussettes blanches. Leur élixir de jouvence? «La soupe à
l’oignon!»

Les papis piochent dans le hardstyle, la trap, le jumpstyle, jouent des titres rétro et récents, des remixes
et mash-ups maison, mais aussi leurs propres compositions. Ils glissent çà et là quelques gimmicks –
un bout de Queen, un extrait de Manau – pour tenir l’attention de tous les publics. «C’est très préparé
mais ce n’est pas un set préenregistré, on mixe vraiment tous les morceaux», précisent les vieux DJ’s. Le
tout est ramassé en un show de 45 minutes – pour l’explosivité – avec des interventions au micro, un
peu de comédie et des surprises pyrotechniques.
Coup de vieux

Les vieillards produisent aussi leurs propres sons en studio: «On se décompose et on compose!».
JF Photographie

Derrière ces sympathiques grands-pères «habillés chez Trafic» se cachent deux trentenaires. Un
Cinacien et un Dinantais qui entretiennent un peu par jeu le mystère autour de leur identité. Ils ne
tombent jamais les masques en public, seuls leurs proches savent qui ils sont.
Dans les années 2000, ils étaient tous les deux DJ’s, orientés «jumpstyle» (un genre de techno hardcore
enjoué) et plutôt renommés. Et puis l’entrée dans la vie professionnelle et familiale les a doucement
éloignés des vinyles et des soirées…

Jusqu’au mois d’avril 2018 et cette sortie «à l’ancienne» dans un club de Sint-Niklaas. «C’est là que de
vieux potes nous ont proposé de reprendre du service pour une soirée qu’ils allaient organiser à Tournai.
Mais on s’est rendu compte qu’en quelques années, plein de choses avaient changé dans le milieu. On
avait pris un coup de vieux! Là-dessus, on a eu l’idée de mixer déguisés en vieillards.»
Mort au temps mort
Une blague potache qui a suscité la curiosité et a eu son petit effet sur le public. «Là, on s’est dit qu’on
tenait peut-être quelque chose», dit le duo, qui s’est pris au jeu, a peaufiné le concept et a commencé à
enchaîner les dates. Papi Jumper propose maintenant un show taillé pour la nouvelle génération de
fêtards. «Ils n’en ont plus rien à faire des discothèques, des DJ’s pointus musicalement et ultratechniques. Leur truc c’est de faire la fête en festival. Il leur faut quelque chose de spectaculaire et
d’interactif, un show efficace et sans temps mort. C’est tout ce qu’on essaie de faire.»

Professionnels et ambitieux

Papi Jumper promet un moment de rigolade mais en coulisse l’approche est professionnelle, tant
sur les aspects créatifs que sur les volets techniques, promotionnels ou administratifs. «On peut
être perçus comme des clowns, mais on fait les choses sérieusement. Les contrats, les réseaux
sociaux, le studio, les clips, les aftermovies, le merchandising, c’est du boulot! En soirée, on ne
picole pas et on assure jusqu’aux séances photos avec le public, même si on meurt de chaud sous
les masques!» Le duo ne s’en cache pas: l’ambition est de séduire de plus grandes scènes.
Dans l’immédiat, Papi Jumper sera le 26 juillet à la kermesse de Florée, le 2 août à Fest’Yvoir, le
16 août à la Mi-août de Loyers, le 7 septembre à Leuze Events, le 13 septembre à la Fiesta
Lupulus de Gouvy et le 20 septembre aux Fêtes de Wallonie d’Andenne.

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